PROSIMAR
COVID 19 - Pornichétines et Pornichétins

On a beaucoup entendu ou lu cette formule durant la campagne des élections municipales, puis pendant la période actuelle de confinement COVID 19. Les dernières statistiques officielles connues (INSEE 2016) indiquent que Pornichet comptait 10 676 habitants et 12 309 logements (dont 5 313 principaux, 6 597 secondaires et 399 vacants). Si la part des impôts locaux payés par les uns comparés aux autres n’est pas dévoilée, la majorité des impôts locaux directs sera payée, à partir de cette année, par les résidents secondaires, et plus encore dans les années à venir d’après la politique gouvernementale programmée.


La question se pose alors : les résidents secondaires sont-ils ou non des Pornichétines et des Pornichétins ? Nombre d’anciens résidents secondaires sont venus habiter en permanence à Pornichet, contribuant au vieillissement de la population, mais leurs familles viennent souvent s’y retrouver aux vacances scolaires, et même les week-ends, apportant à la vie locale une ambiance rajeunie, tout autant qu’un apport économique apprécié.


Aujourd’hui, la presse locale se fait l’écho de « Résidents secondaires : un sujet qui fâche ». Il est certain que des résidents secondaires sont venus voter et sont restés confinés sur place. D’autres, dès l’annonce du confinement le lundi 16 mars, ont débarqué « fissa » avant mardi midi pour se confiner dans de meilleures conditions que dans les grandes métropoles. D’autres plus tard, bravant l’interdiction de déplacement, se sont débrouillés pour profiter de leur résidence secondaire et se confiner plus sûrement…


Déferlement de critiques sur les réseaux sociaux et dans la presse, entretenues par certains maires de communes littorales (Noirmoutier, Les Sables d’Olonne) … Il ne s’agissait pas seulement de dénoncer certaines incivilités : c’était contribuer à une stigmatisation des résidents secondaires. Et pourtant, en y réfléchissant, dans un pays à territoires divers, vaut-il mieux maintenir une forte densité dans certains terri-toires métropolitains favorisant la transmission du virus et donc le risque global, ou rééquilibrer les territoires avec un très faible risque d’augmentation de la contagion dans ceux a priori moins touchés. Et une famille qui, certes, a transgressé l’interdiction de voyager, a-t-elle mis quelqu’un en danger en quittant son appartement pour se confiner dans sa voiture le temps du trajet, puis dans sa résidence … ?


L’argument que les Parisiens, voire les Nantais, en venant sur le littoral, risquent d’occuper les places dans nos hôpitaux destinés aux locaux est irrecevable, et relève d’un manque de solidarité. D’ailleurs, les transferts de malades vers les hôpitaux de l’ouest rappellent cette solidarité nationale.


La question demeure : qui sont donc ces « Pornichétines et Pornichétins » ?


Cette période particulière nous incite à réfléchir à bien des problématiques : notre système de santé, notre urbanisme, notre administration, nos rapports sociaux, et plus largement encore notre mode de vie, notre rapport à la nature et à la biodiversité… C’est bien de cadre de vie qu’il est question. Notre cadre de vie à tous, Pornichétins de Ste Marguerite, Bonne Source ou de Mazy, principaux ou secondaires, amoureux de la nature venus de Loire-Atlantique ou d’ailleurs jouir d’un environnement paisible et arboré, que Prosimar défend depuis des années pour le préserver dans l’intérêt général.

Le PLUi (voir bulletin n°19) est l’occasion de s’y intéresser plus encore pour son devenir dans les prochaines années.

Alain Doré

 

PROSIMAR 21 mai 2020